Description
Lettre illustrée.
Très belle lettre de son épouse, Hélène Parmelin, illustrée de dessins d’Édouard Pignon, dont un signé, adressée à l’un de leurs amis Gildo Caputo de la galerie René Drouin (place Vendôme). Sanary, 10 octobre ; 4 pages in-4°.
« Cher Gildo, nous sommes des affreux. Mais tu connais les difficultés de l’écriture dans la douceur (de la pluie) du midi et sous le ciel (noir) de la Provence. En réalité nous ne te savions pas à Venise, et nous pensions te voir à notre passage à Paris. J’espère que tu es sage et que tu attends les nuits vénitiennes de l’année prochaine pour savoir si Casanova a dit vrai. Édouard est en train de lire le deuxième volume, et ose me le raconter : ce qui le rend infiniment plus inacontable... Et tout cas donc, sois sage, dis-nous si et quand tu te feras opérer pour que les petits coqs accompagnent ta convalescence. Nous avons passé à Paris chez ... une charmante soirée, où mes pieds n’ont pas voulu danser le charleston... Paris était beau, nous étions les cousins de province, nous avions mal aux pieds, nous avons vu des westerns et Les Séquestrés (que j’aime); nous avons fait la famille Fenouillard au Louvre avec tous les enfants; nous avons vu le kinopanorama et mangé des oursins aux Halles à trois heures du matin avec des ambassadeurs (ça fait très Musset) et des bouchers (ça fait très Peyrefitte); nous avons enroulé autour de nos fourchettes, et toute la Biennale de Paris, dont Édouard était membre (mais ce n’était pas suffisant), du jury; nous avons (mais c’est Édouard mais la peintresse dit nous voulons) entendu Malraux, parler d’art et de liberté sur le Parthénon du Musée d’Art Moderne, dont la Minerve était Cogniat. Nous avons vu Marilyn (ou peut-être est-ce le contraire quant à l’y... avec délices, le faubourg Saint Honoré avec ivresse, les liaisons dangereuses sans danger et (…) trente six mille magots en un seul soir aux Deux Magots. On était ravis, morts, et le Moulin a du bon (à condition que le reste existe). On mène une vie d’ermites. Picasso de temps en temps, mais on manque de se casser la gueule dans l’Estérel parce qu’il pleut à torrents. Mon livre sort vers le 25. Édouard, comme à l’ordinaire : des coqs, des plages, des maisons des toiles vertes et des pas mûres, des aquarelles, des dessins, des colères, des western au cinéma de Sanary, et une énorme gloire locale dans les journaux (…). On s’aime bien, on est meuniers, on monte des toiles et tout va bien ».
Provenance
Galerie Drouin
Authenticité
Certificat sur demande
Détails
- Auteur : Édouard Pignon
- Hauteur : in-4°
- Largeur :
- Support : papier
- Date :